Selon Bill Gates: « Les diplômes ne servent à rien pour réussir ». Vrai ou faux ?

 

Dans un monde où le chômage des diplômés est une réalité, certaines voix s'élèvent pour remettre en question l'importance de l'école. "Les diplômes ne servent à rien", "Regardez Bill Gates ou Mark Zuckerberg, ils ont arrêté l'école et sont devenus milliardaires." Ces phrases résonnent de plus en plus et influencent bon nombre de jeunes. Pourtant, elles sont non seulement trompeuses mais aussi dangereuses.



1. L'école : un socle indispensable pour le développement

L’éducation est bien plus qu’une simple acquisition de diplômes. Elle est la base sur laquelle repose toute société développée. Les nations les plus prospères, comme les États-Unis, l’Allemagne, la Chine ou la Corée du Sud, investissent massivement dans l’éducation et attirent les meilleurs talents du monde. Le succès de la Corée du Sud, passée de l'une des nations les plus pauvres à une puissance économique, est directement lié à son engagement dans l’éducation.

L’exemple de la Corée du Sud est éloquent : dans les années 50, le pays était en grande difficulté. Aujourd’hui, il figure parmi les pays les plus industrialisés grâce à un système éducatif rigoureux et efficace. Une population instruite est un atout majeur pour toute économie, et c’est ce qui manque cruellement à de nombreux pays africains.

2. La différence entre apprendre et obtenir un diplôme

Une confusion courante réside dans l’opposition entre "apprendre" et "avoir un diplôme". Le système éducatif actuel met souvent l’accent sur l’obtention de diplômes au détriment de la véritable acquisition de connaissances. Beaucoup d’étudiants se battent pour les notes sans chercher à réellement comprendre et appliquer ce qu’ils apprennent. Une fois leur diplôme en poche, ils cessent d’apprendre et d’évoluer, devenant ainsi vulnérables sur un marché du travail en constante mutation.

Or, l’apprentissage ne s’arrête jamais. Les entrepreneurs à succès, y compris ceux qui ont quitté l’école prématurément, ont continué à se former et à apprendre autrement. Bill Gates et Mark Zuckerberg ne sont pas devenus milliardaires en arrêtant l’école par hasard ; ils avaient déjà un niveau d’éducation et de compétences avancé leur permettant d’innover.

3. Le manque de compétences techniques en Afrique



L’un des problèmes majeurs en Afrique est le manque de compétences techniques locales. Bien que le continent regorge de ressources naturelles, ce sont souvent des entreprises étrangères qui les exploitent, faute d’expertise locale. Dans de nombreux pays africains, l’orientation des études privilégie les filières littéraires, tandis que les disciplines scientifiques et techniques sont sous-financées.

Les pays développés comprennent que leur avantage compétitif repose sur leur capacité à produire et maîtriser la technologie. C'est pourquoi ils investissent massivement dans la recherche et le développement. En Afrique, la rareté des infrastructures adaptées pour la formation scientifique et technologique entraîne une dépendance à l’égard des experts étrangers et limite l’innovation locale.

4. La manipulation des populations non instruites

Une population éduquée est difficile à manipuler. Certains dirigeants hésitent à investir dans l’éducation, car un peuple instruit devient exigeant, critique et demande des comptes. L'histoire montre que dans les pays où l’éducation est faible, les populations sont plus facilement influencées par des discours populistes et de fausses promesses électorales.

En Afrique, il est encore trop facile d’acheter des votes avec quelques sacs de riz ou quelques litres d’huile. Une société instruite ne se laisse pas berner aussi facilement. L'éducation favorise l'esprit critique et encourage la prise de décisions éclairées, essentielles pour le développement économique et politique d’une nation.

5. L'école, un levier à réformer et non à supprimer



Il est évident que le système éducatif a des lacunes. Il doit évoluer pour mieux préparer les jeunes aux réalités du marché du travail, en intégrant plus de pratiques et en mettant l’accent sur les compétences recherchées par les entreprises. Cependant, ce n’est pas une raison pour rejeter l’école en bloc.

Ce ne sont pas les bancs de l’école qui sont le problème, mais bien ce que l’on y enseigne et comment on l’enseigne. Les pays qui ont réussi à émerger ont compris que la clé du développement est une éducation de qualité. Il est donc essentiel que les pays africains repensent leur système éducatif en mettant l’accent sur les sciences, les technologies et l’entrepreneuriat.

Conclusion

L’éducation est un pilier fondamental du progrès. L’idée que l’on peut réussir sans instruction est un mythe dangereux qui risque de priver des générations entières de leur potentiel. Il ne s’agit pas seulement d’aller à l’école, mais d’en tirer un savoir utile et applicable. Plutôt que de remettre en question l’utilité de l’éducation, il est urgent de s’interroger sur sa réforme pour qu’elle réponde aux défis du XXIe siècle.

Un pays sans éducation est un pays sans avenir. Miser sur l’école, c’est miser sur le développement et la souveraineté d’une nation.

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