Tel une boussole pointée vers l’avenir, le drapeau gabonais flotte fièrement au-dessus des grands chantiers en cours dans la capitale. À Libreville, les projets d’envergure lancés depuis la transition politique de 2023 redessinent le paysage urbain et traduisent une volonté affirmée : moderniser, rationaliser et mieux servir les citoyens.
Parmi les symboles de ce nouveau cap, la Cité Administrative Émeraude se distingue. Lancé en avril 2024, ce projet colossal a déjà vu sortir de terre plusieurs des 14 bâtiments prévus, chacun abritant jusqu’à 70 bureaux. À terme, 450 fonctionnaires y seront logés dans un espace optimisé, moderne et adapté aux besoins de l’administration publique. En seulement 9 mois, le gros œuvre a été bouclé, preuve du pragmatisme et de la détermination des autorités.
Des économies substantielles pour l’État
Derrière cette modernisation se cache une vision stratégique. Comme le souligne l’analyste économique Willy Htia, le coût des loyers supporté par l’État gabonais (au pays comme à l’étranger) atteint plus de 30 milliards de FCFA en 2024, et les projections pour 2025 dépassent les 34 milliards. Avec des bâtiments administratifs en propre, le Gabon entend réduire cette facture de 15 à 17 milliards par an, tout en renforçant l'efficacité des services publics.
Une armée mieux équipée
À 650 mètres de là, sur le boulevard Bessieux, un nouvel état-major des sapeurs-pompiers est en construction. Cet édifice militaire vise à renforcer les capacités opérationnelles des secours gabonais. En une année, les centres de secours de Libreville sont passés de 2 à 4, avec plus de 1500 interventions recensées en 2024, contre 1000 l’année précédente. Le projet prévoit également la réhabilitation des dortoirs, l'ajout d'un étage et la construction d’un logement de fonction pour le chef de corps.
Les médias aussi prennent de la hauteur
Autre chantier phare : le futur siège de Gabon 24, la chaîne d’information continue. Ce bâtiment de quatre étages, en voie de finition sur l’avenue Félix Éboué, offrira aux journalistes un cadre de travail moderne, adapté aux exigences de l’information en continu. Les travaux, lancés en mars 2024, devraient s’achever courant 2025.
La Tour de Libreville : un symbole d’ambition
Non loin de la corniche, une silhouette futuriste prend forme : la Tour de Libreville, un gratte-ciel de 204 mètres de haut. Sa fondation repose sur 257 pieux de béton, enfoncés à 16 mètres sous terre. Une fois terminée en 2027, cette structure de 50 étages redéfinira l’horizon de la capitale et servira de vitrine du renouveau gabonais.
Le sport au cœur de la cohésion sociale
Et parce qu’un pays ne se construit pas seulement avec du béton, mais aussi avec des valeurs et des espaces de partage, le plateau multisport du boulevard de la Nation, près de la plage Léamba, incarne l’autre facette de cette transformation. Terrain de basket, de handball, ambiance conviviale et dynamique : chaque semaine, des dizaines de jeunes y trouvent un exutoire, une passion, et parfois même une vocation. « C’est un bon début pour nous, amateurs et professionnels. Avant, il n’y avait rien, maintenant, on peut vraiment pratiquer », témoigne un jeune sportif.
Un Gabon tourné vers l’intégration et la prospérité
Tous ces projets, qu’ils soient administratifs, militaires, médiatiques ou sportifs, convergent vers un même objectif : améliorer les conditions de vie des Gabonais. Sous la conduite du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), ces réalisations s’inscrivent dans une logique de développement durable, de rationalisation des dépenses publiques et d’inclusion sociale.
Pour les autorités, ce chantier de transformation va bien au-delà du visible. Il s’agit de rapprocher le Gabon de son destin, celui d’un modèle d’intégration régionale et de progrès pour tous.
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